Le concept & la scénographie

A la fois hymne aux îles, aux insulaires du monde entier, aux voyageurs qui gravitent autour d’elles, et au principe de vie qu’elles incarnent, cette création propose aussi un regard poétique et sensible sur l’identité,  la construction de soi et sur la rencontre avec l’Autre. L’île est ici métaphore de l’être et c’est sous cette figure que les thématiques de l’identité et de l’altérité sont visitées. A l’image des planètes du  Petit Prince de Saint-Exupéry chacun des personnages du spectacle a/est une île qu’il est possible de visiter.  Ces « individu-îles » ont été conçu à partir de parapluies transformés en microcosmes insulaires vivants et sensoriels : des  îlots-mondes, symboles de la psyché,  cosmogonies de l’identité. Le dispositif  se compose de dix  îles imaginaires peuplées d’habitants singuliers, d’un écran central pour le théâtre d’ombres et les projections vidéo et d’un manège qui fait tourner tout l’archipel.

L’univers visuel & sonore

Dans ce spectacle essentiellement visuel & sonore, le son et l’image participent ensemble à une esthétique sensible propice à l’imaginaire et à la poésie. A  la croisée de l’illustration et du pré-cinéma, deux arts visuels se côtoient  et créent le spectacle en direct : la projection de captations vidéo live et la projection d’ombres animées & colorées. Ces deux techniques se partagent  l’écran central en aller-retour ; ce changement graphique entre « l’espace réel » de l’île filmée et « l’espace imaginaire »  offert par l’ombre, permet de sublimer l’univers de chaque personnage.  De plus l‘effet de zoom accentué par l’écran rond donne l’impression de pénétrer dans chaque micro-mondes : immersion garantie ! La dimension sonore, est composée de paysages sonores sensoriels et immersifs mais également de musique acoustique live : harpe, violoncelle, accordéon et chant.

La narration & l’adresse au jeune public

La dramaturgie est construite autour de l’épopée du personnage principal. Petit Prince, Petit Ulysse, Tamanui est né sur une île déserte d’où il part pour découvrir le monde.  Au départ on assiste à sa naissance. Sa mère, en s’adressant à lui dans son ventre, pose le contexte insulaire et la métaphore de «  l’île-individu ». Il fait alors son entrée dans la « ronde du monde » et après quelques pas sur le sable de sa petite île encore vierge, il décide d’aller voir au-delà du récif, la part du  monde qu’il ne connaît pas.

Commence alors un voyage vers l’Autre où chaque rencontre est un monde en soi qu’il explore avec curiosité et contemplation.  Au cours de son voyage, la petite marionnette passe d’îles en îles et Tamanui y découvre une humanité imaginaire qui ne peut que nous faire rêver. Femmes mère, jardinière, cuisinière, gardien de phare, roi des glaces à la sagesse cristalline, homme déserté ou dresseur d’oiseaux, ces îliens atypiques lui racontent leur vie, unique, au milieu de l’Océan. Subtilement suggérées, les dix îles subjuguent le jeune public. Tamanui, enfant d’une île, partage le destin de tous les enfants de la Terre. Comme eux, il découvre l’altérité des adultes avec qui il partagera des univers qu’il ne pouvait imaginer.

A travers le voyage de Tamanui, et avec une mise en scène musicale et imagée, le jeune public devrait facilement se projeter dans ce voyage initiatique et s’interroger à son tour sur sa culture et son  identité.